C'est plutôt l'inverse. J'aimerais qu'ils augmentent et accélèrent encore plus leurs chaînes de production.
Madame Le Peih, vous avez raison en ce qui concerne l'innovation. Je suis le premier à regretter que le monde se réarme autant mais mon devoir de ministre, dans ce contexte, est de faire en sorte que notre pays soit prêt. La production d'armements est inédite depuis la fin de la guerre froide, et l'autre nouveauté est que les sauts technologiques vont être autrement brutaux, parce que tout va très vite. Je pense notamment à l'intelligence artificielle et au quantique, sujets que nous avons effleurés à l'occasion de la loi de programmation militaire et sur lesquels il faudra continuer à travailler.
J'ai regardé dimanche soir, par curiosité, C dans l'air : il y avait encore des experts sans expertise qui essayaient de vendre la guerre à l'ancienne, sans avoir bien compris, par exemple, comment fonctionnait la dissuasion. En réalité, l'innovation sera un fil conducteur très important. Les nouvelles menaces viendront aussi de nos compétiteurs et dépendront de leurs capacités en matière d'innovation de rupture. La question de l'innovation intéresse beaucoup nos PME, mais Roland Lescure reviendra sans doute sur ce point.
Monsieur Gonzalez, oui, la DGA a pris en considération toutes les conclusions de la Cour des comptes au sujet des offsets. Cette question fait l'objet d'un suivi, je vous rassure.
Monsieur Vuibert, s'agissant des PME et des ETI, je me suis déjà exprimé pour le compte du ministère des armées. Roland Lescure vous fera une réponse plus globale. En tout cas, votre territoire, dans les Ardennes, n'est pas oublié. Mon déplacement à Charleville-Mézières s'est notamment traduit par différentes contractualisations.
Monsieur Vigier, comment aider les entreprises ? Ce pourrait être le thème d'un colloque… La LPM aide : des marchés publics sur cinq ans donnent de la visibilité et permettent de « socler » le risque dans les entreprises, qui peuvent dès lors explorer des opportunités à l'export. Le deuxième élément clef est la culture d'achat dans nos armées. Avec le Fuscolab, par exemple, des systèmes de connexion directe entre les forces spéciales de la marine et nos PME ont vu le jour, ce qui conduit notamment à des innovations clefs en main. Dans le cadre du mouvement de simplification au sein du ministère des armées, je vais redéconcentrer un certain nombre de décisions afin de coller au mieux au terrain, suivant une approche territoriale. Par ailleurs, comme je l'ai déjà dit à de nombreux parlementaires, je suis sensible à ce que vous me ferez remonter de vos circonscriptions respectives. Nous avons de nombreuses petites pépites qui s'interdisent, elles-mêmes, de penser qu'elles ont le droit d'aller sur ce segment, d'être des clients de nos propres armées – et je ne parle même pas de l'export. La mission première d'Emmanuel Chiva est d'avancer dans ce domaine : c'est pour cela qu'il a été nommé DGA, et il faudra qu'il réussisse.