Comme l'a dit Mme Mélin, nous nous livrons collectivement à une réinvention d'eau tiède ! Il ne fait pour moi aucun doute que dans le parcours de soins et de prévention d'un patient, le médecin traitant s'assure de disposer de tous les éléments. C'est d'ailleurs pour cela qu'il bénéficie en l'espèce d'une rémunération forfaitaire. Du reste, il est bien prévu dans le plan personnalisé de prévention que les éléments du bilan de prévention sont transmis au médecin traitant.
En revanche, je suis toujours réticent pour mettre sur le dos du médecin traitant – pardonnez-moi pour la trivialité de l'expression – une nouvelle tâche de coordination, a fortiori fixée par la loi. Nous sommes là à front renversé par rapport à la discussion d'il y a un instant. Dans la lettre de cadrage que j'ai adressée au directeur général de l'assurance maladie, j'ai donné comme premier objectif la remise de la place du médecin traitant au cœur de notre dispositif. Je suis convaincu que nous avions passé au second plan cet élément du parcours de soins. Il est évident que les bilans de prévention font partie de l'analyse globale et holistique de chacun des patients et que le médecin traitant doit en disposer et en tirer les conséquences. Cependant, coordonner ne signifie pas que c'est au médecin traitant de prendre le rendez-vous avec l'infirmière, la sage-femme ou d'autres professionnels. Je considère que ce terme de coordination est soit trop fort, soit inhérent au rôle même du médecin traitant. C'est donc un avis défavorable.