Je vous remercie pour votre franchise, monsieur le ministre. Il est devenu courant de voter, en PLFSS, des dispositions qui, un an plus tard, ne sont toujours pas appliquées. Je ne sais pas si nous aurons le temps d'en parler mais l'an dernier, l'article principal relatif à la branche autonomie prévoyait de créer deux heures de lien social pour lutter contre l'isolement à leur domicile des personnes âgées. Nous serons le 1er novembre dans deux jours et aucune négociation n'a été engagée avec les fédérations ou les départements pour réfléchir aux conditions d'application de cette mesure. Le décalage est trop fréquent entre des annonces tonitruantes – même si c'est de bonne guerre – lors de l'examen d'un PLFSS et la réalité de son application. Merci de l'avoir reconnu, monsieur le ministre.
Vous avez souhaité, à votre arrivée aux responsabilités, revoir les modalités du dispositif ; j'en déduis que nous pouvons continuer à l'améliorer. Je vous proposerai donc de l'ouvrir aux kinésithérapeutes. Je n'ai pas pu déposer d'amendement en ce sens car il tendait à créer une charge supplémentaire, mais sachez qu'il existe sans doute d'autres professionnels de santé capables de tenir le cahier des charges.
En l'espèce, je vous présente un amendement de suppression car il me semble primordial d'accorder la priorité à la négociation conventionnelle plutôt que de céder à la pression calendaire et de prendre des décisions par décret ou arrêté. Si vous voulez que les rendez-vous de prévention soient une réussite, faites confiance aux professionnels. L'étude d'impact prévoit un taux de réussite de 10 à 15 % la première année, ce qui est faible. Je serais curieux de savoir dans quelle mesure la situation peut s'améliorer les années suivantes. Si vous voulez que les professionnels de santé jouent le jeu, associez-les à la fixation du tarif.