Intervention de Laurent Panifous

Séance en hémicycle du mardi 24 octobre 2023 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Panifous :

Il comporte un volet intéressant sur la prévention et la lutte contre le non-recours, que nous souhaiterions voir élargi aux plus jeunes, aux plus précaires, aux bénéficiaires de tous les minima sociaux. Nous saluons l'accès à la vaccination contre les infections au papillomavirus dans les collèges.

Au lieu du remboursement des protections menstruelles réutilisables, le groupe LIOT défendra un accès gratuit de toutes les femmes à toutes les protections périodiques. C'est un enjeu d'égalité et de santé publique.

Enfin, nous étions opposés au prélèvement sur l'Agirc-Arrco mais aussi à l'augmentation des franchises médicales et participations forfaitaires sur les médicaments et les consultations qui auraient pénalisé, nous le savons, les assurés les plus modestes. Les complémentaires santé menaçaient déjà d'augmenter leurs tarifs. Je veux donc saluer ici la décision de ne pas appliquer ces mesures, sauf s'il s'agit de reculer pour mieux sauter. À suivre !

Je terminerai mon propos en parlant des deux grands absents de ce texte. Pour commencer, il m'est impossible de faire l'impasse sur l'accès aux soins, tout juste effleuré dans ce budget. Aucune mesure d'envergure sur la lutte contre la désertification médicale, alors que c'est pourtant un enjeu crucial dans nos territoires, où les difficultés d'accès à un professionnel de santé sont grandissantes. Nous y revenons à chaque fois, mais faire face à l'urgence de la pénurie de médecins et au problème de leur inégale répartition doit être une priorité.

Pour lutter contre la désertification médicale, il n'y a pas de solution miracle. C'est tout un arsenal d'outils que nous devons utiliser. De ce point de vue, l'absence de propositions est saisissante. Non, tout n'a pas été fait.

Autre grand absent de ce texte : la santé mentale et la psychiatrie. Nous sommes pourtant tous conscients de l'état critique de ce secteur essentiel, silencieusement sinistré, en totale contradiction avec l'aspiration de beaucoup à une société bienveillante, dans laquelle on prend soin de chacun. Alors que nous sommes sortis il n'y a pas si longtemps d'une épidémie terrible, que la situation économique et sociale tendue abîme autant les corps que les esprits, comment expliquer cet oubli ? Nous regrettons ces absences.

Voilà ce que le groupe LIOT souhaitait dire au Gouvernement. Nous estimons que nous aurions pu collectivement améliorer ce texte, même en faisant des choix difficiles, car nous considérons que la santé, comme l'éducation, est au cœur des priorités des Français et doit faire l'objet de toute notre attention et de toute notre détermination. Nous le devons aux plus fragiles, qui espèrent et qui attendent beaucoup de nous. C'est pourquoi nous regrettons le manque d'ambition de ce texte. C'est pourquoi nous voterons contre ce projet de loi de financement de la sécurité sociale.

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