Ce rôle, elle l'a oublié durant les printemps arabes, où elle a cru que l'islamisme serait soluble dans la démocratie, ce qui s'est payé par des vagues d'attentats en France.
Après six ans de mandat d'Emmanuel Macron, nous ne pouvons que regretter le délitement de notre diplomatie. J'y vois deux causes.
La première est d'avoir accepté de laisser l'Union européenne mettre en œuvre sa propre diplomatie. Le dernier voyage en Israël de Mme Ursula von der Leyen – l'alliée des Républicains, devenue aussi celle de la majorité – a une nouvelle fois souligné l'ineptie de cette stratégie.
La deuxième raison est que la liste des pays avec lesquels Emmanuel Macron ne parle plus avec efficacité s'allonge avec le temps. Le Président de la République ne parle plus avec le Maroc ; il s'est fourvoyé dans une alliance algérienne par nature stérile ; il néglige la Tunisie ; il ne s'appuie pas assez sur l'Égypte, qu'il a même critiquée en public en janvier 2019, ni sur les Émirats arabes unis, partenaires stratégiques dont il faut saluer l'engagement ferme contre le frérisme, alors que la France est si laxiste à son égard ; il ignore les capacités de médiation d'Oman et du Koweït ; il a perdu le contact étroit que la France avait avec le Qatar ; il ne dialogue ni avec la Syrie ni avec l'Iran – deux pays avec lesquels le monde arabe a pourtant normalisé ses relations diplomatiques ; il tance inutilement le Liban ; et il ignore souvent deux puissances, la Russie et la Chine,…