Lorsqu'il s'agit d'évoquer la situation au Proche-Orient, malheureusement, la parole publique oublie souvent la mesure, l'intelligence et la raison pour convoquer – à tort – postures, outrances et passions. Dans ces temps si profondément bouleversés, ne comptez pas sur moi ni sur les membres de mon groupe pour participer à l'affaissement du débat public. Nous sommes ici, à l'Assemblée nationale, en tant qu'élus de la nation, pour dire ce que nous croyons être juste et sage, s'agissant du rôle que doit jouer la France.
Il y a des priorités immédiates et des priorités à long terme. La priorité absolue, c'est la désescalade ; c'est la libération espérée des otages ; c'est l'acheminement effectif de l'aide humanitaire, notamment dans la bande de Gaza. Les priorités à long terme, celles qui nous obligent tous, au-delà des clivages partisans, ce sont la lutte contre le terrorisme et la construction effective du processus de paix. Cela nous astreint à faire preuve de mesure, à choisir les mots que nous employons, à caractériser les faits.
Le 7 octobre dernier, une attaque terroriste sans précédent a conduit à l'assassinat de plus de 1 400 personnes en Israël ; elles n'avaient pour défaut que d'être israéliennes. C'est cela qu'il faut dire avec clarté : c'est cette inacceptable réalité qu'il nous faut nommer pour ensuite pouvoir la combattre. Ce 7 octobre, le Hamas, organisation terroriste, a perpétré un attentat de masse, qui produira immanquablement une déflagration dans le monde entier. La question qui nous est posée, à nous qui sommes issus d'une grande démocratie, est la suivante : une démocratie attaquée a-t-elle le droit de se défendre ?