À force d'écrire des romans ou d'être vous-même un personnage houellebecquien, je me demande, monsieur le ministre, si votre perception de la réalité et des fantasmes n'est pas gravement entamée. Vous vivez dans un monde qui semble contrôlé et vous donnez à l'irrationalité de votre politique un semblant de rationalité qui ne trompe personne. En vérité, quand on voit les hypothèses à partir desquelles votre politique se forme et les réponses que vous apportez, vous apparaissez comme le capitaine d'un navire pris dans la tempête, qui aurait perdu ses voiles et son gouvernail. L'horizon ne se dégagera pas de lui-même ! Il appartient aux hommes politiques et aux dirigeants de prendre leurs responsabilités et d'assumer des décisions qui cassent la fatalité.
Vous présentez un budget de soumission à la mondialisation, à l'inflation, à la guerre. Vous êtes victime d'un incendie que vous avez vous-même allumé mais que vous ne savez plus éteindre. Vous ne vous attaquez pas aux causes de l'inflation, en particulier de l'inflation énergétique. Votre bouclier tarifaire n'est rien de plus que la subvention de la spéculation par les contribuables. Vous financez par l'impôt des Français les marges ahurissantes, infondées, injustes, spéculatives des énergéticiens et vous présentez la récupération d'un surprofit qui n'aurait pas lieu d'être comme une action politique. Mais vous ne faites rien, à part rattraper un argent qui n'a jamais appartenu à ceux à qui vous le reprenez !
Vous prétendez chercher de l'argent mais il n'y a jamais eu autant de bénéfices qui devraient être taxés à leur juste proportion. Il faut rétablir la justice fiscale. Vous ne prenez aucune mesure pour soutenir les consommateurs de fioul comme si un drame social ne se jouait pas, en ce moment, en France ! Vous restez tout aussi passif face à la flambée du prix du bois alors que c'est votre gouvernement qui a incité les gens à se chauffer au bois. Ils ne s'en sortent plus ! Et je ne parle pas des sujets tabous ! Il ne faut pas toucher aux 26 milliards de l'Union européenne, ni au déficit public et encore moins à l'immigration ! Il est certain que, dès lors que vous sortez 100 milliards de dépenses publiques de l'action politique, vous ne pouvez que subir ! Les Français se demandent quand vous reprendrez le contrôle de la situation. Arrêtez de faire payer vos erreurs aux contribuables !