Nous sommes heureux que vous reconnaissiez la nécessité de faire évoluer Parcoursup : à nos yeux, c'est un échec majeur. Toutes les craintes que nous avions exprimées se révèlent fondées.
Vous disiez à l'instant que les jeunes doivent pouvoir choisir le métier qu'ils veulent. Il faudrait déjà qu'ils puissent choisir la formation qu'ils veulent. Ce n'est manifestement pas le cas, ce qui conduit nombre d'entre eux à chercher à se réorienter à l'issue de la première année – sauf qu'un nombre croissant d'entre eux restent alors sans solution.
À l'université de Créteil, on observe une chute du taux de réussite en première année de droit, qui est certainement la conséquence d'un affaiblissement de la mixité sociale et d'une fuite des meilleurs élèves vers Paris – comme nous l'avions craint. Je ne parle même pas du stress que Parcoursup cause aux familles. Bref, il faut absolument tirer les leçons de cette situation désastreuse.
Ensuite, vous plaidez pour un droit renforcé à la reprise d'études. Mais il faudrait aussi un droit renforcé à la poursuite d'études. De trop nombreux étudiants qui ont bien travaillé, qui ont obtenu leur licence, n'ont pas accès à un master alors que notre pays a besoin de jeunes diplômés.
Enfin, qu'en est-il de la situation financière des universités ? Pouvez-vous nous assurer que la hausse du point d'indice des fonctionnaires sera bien compensée ? On voit qu'elles n'arrivent même plus à payer le chauffage : la situation est grave.