Vous le savez, 98 % des candidats obtiennent ce qui reste le premier diplôme de l'enseignement supérieur, le baccalauréat. Mais la moitié échouent à la fin de la première année d'enseignement supérieur : ils redoublent, se réorientent ou abandonnent leurs études. Les données pour 2021 publiées par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Éducation nationale et de la jeunesse sont sans appel : 21,3 % des étudiants abandonnent leurs études supérieures après la première année ; 41 % des étudiants inscrits en licence l'obtiennent en trois ou quatre ans – 29 % en trois ans et 12 % en quatre ans. Ces chiffres n'ont presque pas évolué depuis 2000.
La réussite des étudiants est encore très largement conditionnée par leur origine sociale. La représentation nationale est en droit de s'interroger sur ce qui s'apparente à un gâchis social, humain et budgétaire, et sur le manque criant d'efficacité de l'enseignement supérieur dans sa mission première, qui est de conduire la plus forte proportion possible d'étudiants vers un diplôme, et cela sans perte de temps.
Si l'on examine les indicateurs de sortie du système universitaire, on n'est pas rassuré : le nombre total de doctorats délivrés par l'université française est passé de 13 686 en 2012 à 12 988 en 2019. En sciences, domaine stratégique s'il en fut, notre pays a formé en 2019 8 127 docteurs, contre 8 267 en 2012.
Pour paraphraser le Président de la République, n'y aurait-il pas quelque chose qui ne va pas ? Comment expliquer ce taux d'échec en première année ? S'agissant des docteurs, le malthusianisme est-il de nature systémique ? Que ferez-vous afin de fournir à la nation les diplômés dont elle a besoin ?