Nombre des projets de l'AFD ne sont pas en cohérence avec les objectifs affichés. Les contrats de désendettement et de développement, dont vous faites un usage massif, sont des machines à libéraliser les économies, ce qui va à l'encontre d'un projet de développement économique endogène. Vos options géographiques sont, elles aussi, discutables : la Cour des comptes avait pointé l'absence de politique au Sahel en 2021, alors que, dans le même temps, des projets étaient développés en Chine et en Inde. Une enquête de Mediapart et de Disclose, en 2021, a par ailleurs pointé l'opacité de plusieurs projets et l'utilisation du secret bancaire pour freiner les investigations.
L'AFD fonctionne avant tout comme une banque et, pour nous, c'est un problème en soi. C'est la raison pour laquelle nous proposons depuis longtemps de réintégrer la coopération au sein du ministère des affaires étrangères.
Parallèlement – et cette question a un impact direct sur la conception et la mise en œuvre des projets –, on note une grave dégradation du climat social à l'AFD sous votre direction : l'Agence a connu trois grèves intersyndicales, du jamais vu. Une procédure judiciaire a reconnu la déloyauté de la direction dans le cadre d'un contentieux sur le télétravail et d'autres procédures sont en cours. Ce climat est lié au fait que la refonte des statuts a eu lieu sans concertation. Enfin, on constate même une rupture de confiance entre l'AFD et coordination SUD, la principale plateforme d'ONG en France.
Au regard de ce bilan, il est normal que nous ne votions pas pour votre reconduction.