L'université, la vie que vous venez d'évoquer ne ressemblent en rien à celles de ma génération. À votre époque, on comptait 2 300 000 étudiants. Avec l'ultra-massification de l'enseignement supérieur que nous connaissons, nous en comptons un tiers de plus.
En outre, nous sommes dans un contexte inflationniste et de pénurie d'emploi, ce qui n'est pas rien lorsqu'il est question des jobs étudiants. Vous avez évoqué ceux que vous avez exercés le week-end mais aujourd'hui, combien, parmi la génération de leurs parents, les exercent ? Les étudiants sont en concurrence directe avec des personnes qui ont des difficultés à trouver un travail et sont fragilisés sur le marché de l'emploi. Si vous vous proposez pour tenir une boutique l'après-midi, on vous répondra qu'il est nécessaire d'avoir une expérience professionnelle. Quels jobs leur reste-t-il ? Les plus difficiles. Poursuivre des études et travailler dans la restauration, c'est dur physiquement et psychologiquement.
Enfin, vous n'avez pas connu ce nouveau paramètre qu'est la sélection dans l'enseignement supérieur. Les macronistes, depuis la fin du lycée jusqu'au master en passant par Parcoursup, ont organisé une compétition généralisée. Le gosse de riche qui n'a pas à travailler pendant ses études a de facto un avantage, ce qui constitue la plus grande des injustices.
Combien, parmi ces jeunes, veulent simplement pouvoir vivre dignement en étudiant correctement ? Peut-être préfèreraient-ils le revenu étudiant et l'allocation d'autonomie que nous proposons.