Un étudiant sur deux a déjà sauté un repas et un sur trois envisage de recourir à l'aide alimentaire. Le taux de pauvreté des 18-29 ans a augmenté de 50 % entre 2002 et 2018, sans compter les dégâts causés par la crise inflationniste.
Les étudiants assurent connaître de grandes difficultés financières pour l'alimentation, le logement et la santé ; 40 % d'entre eux déclarent exercer une activité rémunérée, hors stage, pendant l'année universitaire. Lorsqu'elle est très prenante, 86 % considèrent qu'elle est indispensable pour vivre et 32 % qu'elle a des conséquences négatives sur leurs résultats universitaires ; enfin, 21 % de ceux qui travaillent pour financer leurs études exercent de nuit. Et la réponse du Rassemblement National à la précarité étudiante consiste à proposer un petit complément de revenu !
Que près d'un étudiant sur deux soit obligé de travailler pour subvenir à ses besoins constitue une véritable injustice car tous les étudiants ne disposent pas ainsi du même temps à consacrer à leur cursus. Une mission sénatoriale, en 2021, a confirmé que le taux de réussite annuel des étudiants qui travaillent est inférieur à celui des autres, ce qui rallonge la durée de leurs études – quand le cumul emploi-études ne les incite pas à décrocher par manque de motivation. Les étudiants doivent étudier, pas travailler. Les aider, c'est leur permettre de se consacrer entièrement à leurs études, pas les encourager à devoir les financer.
En outre, vous excluez de ce dispositif les étudiants étrangers, qui sont pourtant particulièrement touchés par la précarité.
Le Rassemblement National a voté contre nos propositions visant à augmenter le Smic et à instaurer une allocation d'autonomie de 1 102 euros pour que tous les jeunes âgés de 18 à 25 ans – et dès 16 ans pour les lycées professionnels – détachés du foyer fiscal parental et inscrits dans une formation puissent étudier dignement. L'intérêt du Rassemblement National pour les plus précaires, c'est comme vos cravates et vos bonnes manières : une apparence.