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Intervention de Sandrine Rousseau

Réunion du mercredi 4 octobre 2023 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Rousseau :

Les chiffres de la précarité chez les étudiants sont alarmants ; une proportion importante de ces jeunes vivent sous le seuil de pauvreté, comme cela a été dit. Une fois leurs factures payées, trois étudiants sur quatre n'ont plus que 100 euros pour vivre pendant un mois. Résultat logique : les files d'attente dans les banques alimentaires s'allongent chaque jour et deviennent effrayantes.

Le texte que nous étudions ne doit pas nous leurrer : derrière les bonnes intentions affichées de soutien à la jeunesse et de lutte contre la précarité, nous retrouvons le fondement xénophobe et réactionnaire des politiques que souhaite mettre en place, de manière constante, le Rassemblement National.

Réactionnaire d'abord, car ce texte ne propose rien de mieux comme solution à la misère des jeunes étudiants que de les pousser à travailler. Et quoi d'autre ? Quoi d'autre ? Rien ! Le logement ? Rien ! Les conditions de vie ? Rien ! Lutter contre la pauvreté des étudiants en se contentant de les encourager à travailler, c'est au mieux démagogique, au pis la démonstration d'une totale méconnaissance de la question du travail des jeunes. Ceux-ci sont, en effet, surreprésentés dans les emplois précaires et pénibles. Je vous rappelle que l'exercice d'un emploi parallèlement aux études accroît les risques de décrochage scolaire. Ainsi, les étudiants qui travaillent plus de 18 heures par semaine ont un taux de réussite de près de 10 points inférieur à celui des étudiants qui n'exercent aucune activité rémunérée.

Que souhaitez-vous donc : que les étudiants échouent dans leurs études ?

Ce texte est xénophobe, ensuite. Nous avons bien compris que votre volonté de conditionner cette aide à la nationalité française a pour but d'exclure les étudiants étrangers. Mais peut-être pas tous, d'ailleurs. Vous jugiez naturel d'accueillir les jeunes Ukrainiens, les jeunes Européens, sur le territoire national. Mais qu'en est-il de l'aide à leur apporter lorsqu'ils sont étudiants et précaires ? Si les accueillir serait naturel, les aider à poursuivre leurs études ne le serait plus ? Je serais curieuse de vous entendre sur cette question, parce que s'il s'agit juste d'écarter les étudiants africains, il faudra le dire à un moment.

Nous, écologistes, nous sommes fiers que la France accueille 400 000 étudiants étrangers chaque année.

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