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Intervention de Anne Bergantz

Réunion du mercredi 4 octobre 2023 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Bergantz :

Je dois l'avouer, il y a quelques points sur lesquels nous pourrions être en accord. Oui, le travail doit être valorisé et il peut être une plus-value dans le cadre des études et de l'insertion professionnelle future. Mais il peut aussi avoir des répercussions délétères quant à la réussite des études si le temps consacré à ce travail alimentaire, sans lien avec l'objet des études, occupe trop de place dans la vie de l'étudiant.

Néanmoins je n'adhère pas du tout au dispositif proposé ; j'ajoute que votre rapport de commission contredit parfois les objets de votre exposé des motifs. Je pense notamment à l'étude de l'association COP1, selon laquelle 85 % des étudiants sondés ont déjà sauté un repas, en oubliant de mentionner que ces étudiants sont les bénéficiaires de l'aide alimentaire, qu'il s'agit donc d'un public précaire, composé à 75 % d'étrangers. Dès lors que vous excluez sciemment les étudiants étrangers de votre dispositif, on peut s'étonner que vous utilisiez ce chiffre dans votre argumentaire.

Nous sommes parfaitement conscients du sort réservé à certains étudiants de notre pays, la Cour des comptes estimant à 130 000 le nombre de ceux qui vivent dans une forte précarité. La majorité a apporté des réponses adaptées et équilibrées, que ce soient les 140 000 bourses qui basculent vers l'échelon supérieur, les 35 000 nouveaux boursiers issus des classes moyennes, les repas à 1 euro pour les boursiers et les étudiants précaires, le gel des loyers ou la distribution de protections périodiques aux étudiantes, dès 2024.

Cibler et aider ceux qui en ont le plus besoin, c'est ce que fait le Gouvernement, mais il est évident qu'il y a encore des questions à traiter, la problématique du logement notamment.

Combien d'étudiants entendez-vous aider avec les critères que votre rédaction impose, notamment en excluant les étudiants rattachés au foyer fiscal de leurs parents ? Avec ce principe, vous excluez, de fait, la quasi-totalité des étudiants.

Nous pensons que cette proposition de loi est démagogique ; vous n'obtiendrez donc pas le soutien du groupe Démocrate sur ce texte.

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