Intervention de Julien Le Guet

Réunion du mercredi 27 septembre 2023 à 16h05
Commission d'enquête sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d'action des groupuscules auteurs de violences à l'occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023, ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements

Julien Le Guet, collectif Bassines non merci ! :

Votre dernière question est très pertinente : qu'aurions-nous fait si les forces de l'ordre n'avaient pas été là ? Nous serions allés voir la bassine et les gens venus de l'autre bout de la France auraient pu comprendre pourquoi on appelle parfois cela une « mégabassine ». Je renouvelle mon invitation à venir dans le Marais poitevin voir les chantiers de construction. C'est très pédagogique. On comprend alors que cela va à l'encontre de l'histoire, du bon sens et du cycle de l'eau. C'est une solution technocratique pour continuer coûte que coûte de cultiver le maïs, parce que c'est bien cela qu'il s'agit, sans prendre en compte le vécu des habitants ni les conséquences sur le milieu naturel et les autres agriculteurs.

Je pense que vous savez pourquoi notre lutte résonne à travers la France et l'Europe. Nous faisons face à une situation écologique, notamment s'agissant de l'eau, catastrophique. J'habite dans le Marais poitevin, la deuxième zone humide de France. La biodiversité est en train de s'y éteindre à toute vitesse. Voici nos motivations. Vous devriez avoir les mêmes : bâtir un monde plus juste, un monde simplement vivable. Dans cette perspective, les questions liées à l'eau nous préoccupent énormément. C'est le premier élément sur lequel nous devons faire société. Elle ne peut pas être un bien marchand comme un autre. On ne peut pas spéculer sur l'eau. Toutes les formes de vie en ont besoin.

Vous comprendrez donc qu'il est impératif que soit entendue dès à présent notre demande de moratoire sur tous les projets de bassines. Cela permettra d'établir la vérité scientifique et de vérifier leur conformité avec nos engagements internationaux et européens, par exemple la directive-cadre sur l'eau. Quand tout cela aura été fait, vous verrez que l'on pourra instaurer d'autres modalités de partage de l'eau et que nous serons tous en mesure de mettre au service de solutions d'intérêt général l'énergie que nous dépensons actuellement pour lutter. C'est ainsi que l'on doit faire de la politique et que l'on doit faire société.

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