Les travaux ont démarré il y a deux ans à Mauzé-sur-le-Mignon. Ils sont toujours sous le coup d'une décision que doit rendre la cour administrative d'appel de Bordeaux, qui jugera peut-être ces ouvrages illégaux. L'État refuse d'attendre que le droit soit dit et il pousse les porteurs de projets à accélérer la démarche. Nous demandons un moratoire au vu de cette réalité juridique. C'est pourquoi nous sommes entrés en désobéissance civile. Nous avons le sentiment qu'en dépit de tout ce que nous avons fait pour être entendus dans le cadre démocratique, nous faisons face à un État et à un gouvernement qui ne tient pas ses engagements internationaux, qui ne respecte pas la directive-cadre européenne sur l'eau. Nous avons signalé à la commission des pétitions du Parlement européen la violation de neuf directives européennes. Pour sa part, le Conseil d'État a reconnu l'inaction climatique du Gouvernement.
Des violences ont été commises contre des êtres vivants, ce qui n'a rien à voir avec des atteintes aux biens. Notre mouvement, avec une partie des collectifs qui nous accompagnent, revendique un moyen d'action que d'aucuns qualifieront de sabotage. Nous préférons parler de désarmement. Nous considérons que ces bassines, à l'image de celle que nous avons décrochée à Cram-Chaban, sont des ouvrages illégaux. S'ils ne le sont pas encore, ils sont destinés à le devenir. Ils vont à rebours de l'histoire. Ce sont des constructions écocidaires. Face à l'inaction du Gouvernement ou à la complicité de certaines collectivités locales, nous avons décidé de nous y opposer, y compris à notre corps défendant.