On voyait des groupes de manifestants s'avancer et essayer de progresser vers la bassine. À ce moment-là, toute la bande des 100 mètres était noyée sous les gaz. En l'espace de deux heures, 5 000 grenades lacrymogènes ont été tirées, ce qui représente près d'une grenade toutes les deux secondes. On ne nous a d'ailleurs pas précisé combien de grenades GM2L ont été employées. Des détonations se sont produites, qui émanaient vraisemblablement des GM2L, de manière très rapprochée. L'usage de la force s'est appliqué de manière indiscriminée à toutes les personnes présentes autour de la bassine, qu'elles soient à proximité directe – l'emploi de ces moyens était sans doute nécessaire à leur égard – ou au-delà de la bassine. Des dispositifs de propulsion à retard ont été utilisés pour lancer les grenades lacrymogènes à cinquante, cent ou deux cents mètres. Aucune distinction n'a été faite entre des personnes violentes, des manifestants pacifiques, des blessés, des journalistes, des observateurs… L'usage de la force n'a été ni nécessaire, ni proportionné.