Je n'ai pas de réponse à apporter concernant les saisies qui ont eu lieu.
Nous avons constaté la présence de 3 000 gendarmes autour de la bassine et d'une lignée de camions. Notre rapport et nos observations de terrain montrent que le premier contact entre manifestants et gendarmerie s'est déroulé à 1,4 kilomètre de la bassine. Il a lieu à douze heures trente-cinq, au sud d'Asnières. Les cortèges viennent de se séparer. Le cortège bleu avance à travers champs et arrive au sud d'Asnières. À douze heures trente, on voit au loin le peloton motorisé d'interception et d'interpellation se rapprocher. Les gendarmes descendent de leur quad dans les champs et, de manière quasi concomitante, deux tirs de chandelle romaine surviennent, qui sont le fait de deux manifestants. Les gendarmes répondent par un usage massif de gaz lacrymogène, qui touche tout le monde de manière indiscriminée. Les gendarmes repartent en quad et vont directement au contact des cortèges rose et jaune, qui sont à une grande distance. Ils tirent depuis leurs quads sur des personnes très éloignées qui, là encore, ne présentent pas de danger. Ils emploient à nouveau des gaz lacrymogènes de manière indiscriminée.
Les rapports de l'inspection générale de la gendarmerie nationale et de la préfecture des Deux-Sèvres ne rapportent pas les faits de la même manière. La préfète affirme, à tort, que l'usage de la force a été décidé au vu des premières attaques contre la gendarmerie, qui aurait subi des jets de coquetel Molotov et des tirs tendus de mortier d'artifice. À douze heures trente-cinq, j'étais sur place au sud d'Asnières, à 1,4 kilomètre de la bassine : on ne voyait pas de coquetel Molotov. On lit aussi qu'il y a eu des sommations alors qu'on n'en a entendu aucune. Les deux rapports ne font pas mention des faits commis contre les cortèges jaune et rose. Dans l'émission « Complément d'enquête », on voit pourtant les gendarmes du peloton motorisé d'interception et d'interpellation, méconnaissant un ordre du commandant, tirer sur un cortège pacifique.