Intervention de Julien Le Guet

Réunion du mercredi 27 septembre 2023 à 16h05
Commission d'enquête sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d'action des groupuscules auteurs de violences à l'occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023, ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements

Julien Le Guet, collectif Bassines non merci ! :

Nous l'avons dit dans notre propos liminaire : pendant les cinq premières années, nous avons organisé de nombreuses manifestations déclarées. Cela donnait lieu à des rencontres avec les services chargés du maintien de l'ordre, notamment pour établir les parcours. Il y a eu un schisme dans notre relation avec l'État à la suite d'une première manifestation en septembre et d'une deuxième en octobre 2021 à Mauzé-sur-le-Mignon. Pour la première fois, des arrêtés d'interdiction ont été pris et nous avons senti nos libertés fondamentales diminuer. Nous voulions montrer à des gens qui ne savaient pas ce qu'était une bassine à quoi cela ressemblait sur le terrain. Face à une première batterie d'interdictions, nous avons décidé, avec l'ensemble des organisations ayant appelé à cette manifestation, de ne pas dépasser la limite fixée et de nous diriger vers un autre secteur, qui ne nous était pas interdit. Nous avons alors rencontré une véritable obstruction des forces de l'ordre, qui n'étaient pas à leur place. Si nous n'avions pas été entravés dans nos mouvements, si ces premières tensions n'étaient pas apparues, s'il n'y avait pas eu de jets de gaz lacrymogène sur des cortèges pacifiques, alors la bassine de l'association syndicale autorisée d'irrigation des Roches, à Cram-Chaban, n'aurait pas été détruite. Cet acte a été commis en réaction immédiate à la violence subie, forte et arbitraire. La bassine a été débâchée collectivement. Cette action a été assumée par l'ensemble des organisations. Je rappelle que cette installation était illégale : les porteurs de projet auraient déjà dû remettre le site en état et financer le rebouchage du trou depuis belle lurette ! Néanmoins, les bassines jumelles de l'association syndicale autorisée d'irrigation des Roches continuent d'être utilisées aujourd'hui.

Nous avons gardé le réflexe de déclarer systématiquement nos manifestations. C'était le cas à Sainte-Soline. Or, une nouvelle fois, nous avons appris une semaine auparavant que cette manifestation était interdite – ordinairement, une telle décision intervient plutôt deux ou trois jours avant l'événement – et que de multiples arrêtés d'interdiction supplémentaires avaient été pris.

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