Nous avons auditionné des personnes qui ont un autre point de vue en tant que sportives et parfois victimes. Nous avons entendu des personnes qui étaient presque désespérées, car la situation n'a pas vraiment évolué malgré la publication de nombreux rapports. Je m'interroge sur les sanctions. Des rapports ont évoqué des faits graves comme du racisme ou de la discrimination, mais aucune sanction n'a été prise. Le fait que les sanctions ne soient pas connues, même si elles sont prononcées, participe au maintien d'un sentiment d'impunité au sein des fédérations. Il me semble important de montrer que les actes répréhensibles sont sanctionnés pour dissuader d'autres personnes d'adopter les mêmes comportements. Quand j'entends que dans l'affaire dite des quotas, ce ne sont pas les propos qui ont été tenus qui posent un problème mais le fait qu'ils aient été enregistrés et publiés, je m'interroge. Quand j'entends que de tels propos sont régulièrement tenus, je m'interroge. Quand j'entends des sportifs nous expliquer que la situation ne s'est pas améliorée sur le racisme et les discriminations mais qu'elle s'est aggravée puisqu'elle a touché d'autres milieux comme les arbitres ou les joueurs eux-mêmes au-delà des gradins et des supporters, je m'interroge. Est-ce que c'est l'image du sport que nous voulons véhiculer ? Je pense qu'il faut repenser les sanctions. Enfin, nous parlons beaucoup des enquêtes qui sont menées à la suite de signalements mais je pense qu'il faut mener un travail de fond sur la prévention pour éviter que les actes soient commis. Quelles sont vos propositions sur la prévention ? Nous avons l'impression que les mécanismes qui mènent à des violences sexuelles ou sexistes ou à des faits de discrimination ou de racisme sont toujours les mêmes, quelles que soient les fédérations.