Une victime qui avait vécu la même chose que moi, dans le même sport et juste avant, est allée porter plainte. Je lui ai proposé de l'accompagner mais elle m'a dit qu'il était important pour elle de passer cette étape seule. Il faut tenir compte de ce que ressent chaque victime. Mon rôle est de les orienter, par exemple vers un psychologue ou un psychiatre : je propose un panel de solutions, mais il ne m'est encore jamais arrivé d'accompagner quelqu'un au commissariat ou chez un psychologue.
Je m'informe des suites qui sont données aux dossiers et les gens, souvent, me remercient. La victime qui a porté plainte m'a dit que sans moi, sans mon combat et ma force, elle n'y serait jamais arrivée. Voir des gens que j'ai aidés aller au bout de leur démarche, c'est une victoire pour moi.
Pour certaines victimes, il est très important de porter plainte pour aller mieux, mais ce n'est pas toujours le cas : la situation familiale de la personne, le temps qui s'est écoulé depuis son agression et de nombreux autres paramètres sont à prendre en compte lorsqu'on reçoit la parole de quelqu'un.