Je décris très bien dans le livre ce qui s'est passé. Mon entraîneur a, pour ainsi dire, acheté mes parents. Il les a mis en confiance, il venait dîner à la maison : dans une telle situation, des parents ne peuvent pas penser au pire. Ils voient leur fille s'entraîner, ils pensent que l'entraîneur prend son travail à cœur, il la garde un peu plus longtemps sur la glace, il vient à la maison parler de ses futures compétitions. Mon entraîneur a mis mes parents dans sa poche, ils le vénéraient, ce qui rendait plus facile pour lui d'attraper sa proie et encore plus difficile pour moi de parler de ce qui m'arrivait. Il faisait, par ailleurs, la pluie et le beau temps dans le club, il avait les clés de toutes les portes. Il entraînait, dirigeait, manageait, et était au mieux avec l'ancienne fédération française des sports de glace. Je suis persuadée qu'il calculait tout ce qu'il faisait, et nous savons aujourd'hui que je n'étais pas sa seule victime. C'était sa méthode, se rapprocher des parents, les acheter, faire partie de la famille.