Bien sûr, j'en reçois toujours, et pas seulement dans le domaine du sport. Voilà quelques jours encore, j'ai pris en main le dossier d'une patineuse et l'ai fait remonter au comité d'éthique de la fédération française des sports de glace : nous allons nous en occuper. Bien que plutôt tournée vers le sport, je ne refuse jamais d'entendre une victime désireuse de me parler. En effet, le fait d'avoir été victime permet sans doute de recevoir d'une façon différente la parole des autres victimes et permet que la confiance s'instaure. De nombreuses personnes parviennent ainsi à me parler alors qu'elles ne l'ont jamais fait.
J'ai aidé un grand nombre de personnes durant une tournée de Holiday on Ice où je proposais un message d'espoir pour toutes les victimes. Je présentais une figure où je tentais de sortir d'une toile faite d'élastiques et dans laquelle j'étais bloquée. À la pause, durant une séance de dédicaces devant des panneaux de mon association La voix de Sarah, de nombreuses victimes sont venues me dire que, grâce à moi, elles avaient rompu le silence, s'étaient rendues au commissariat ou avaient parlé à leur mari. Le nombre de personnes que j'ai pu aider grâce à ce spectacle montre qu'on peut aussi sensibiliser le public d'une autre façon – dans ce cas, à raison de 2 000 personnes par spectacle et de deux représentations par jour, pour un total de 84, ce sont 200 000 personnes qui ont été sensibilisées.