Enfin, prétendre que la présente proposition de loi relève de l'antiféminisme est, là encore, une pure déformation de nos intentions : vous essayez simplement d'imposer une idéologie radicale, sans aucun rapport avec le débat. Cela étant précisé, il est temps d'aborder la question de fond. L'écriture dite inclusive est-elle la meilleure façon de lutter contre la discrimination ? Quels peuvent en être les avantages ? Ou bien quelles perturbations crée l'utilisation anarchique, à l'heure actuelle, de ce type de déformation de la langue française ?
L'écriture inclusive est, rappelons-le, un ensemble de conventions syntaxiques apparu dans les années 2010 et défendu par certains mouvements féministes d'alors – mais tout évolue. L'objectif est une égalité de représentation entre hommes et femmes. Certaines règles de grammaire doivent donc disparaître afin de circonscrire, au profit du féminin, l'applicabilité par défaut du genre masculin. De là vient le point médian, dont l'usage succède à l'insertion dans les terminaisons d'un point, d'une barre oblique ou d'un tiret : par exemple, acheteur devrait s'écrire « acheteur·euse » et, au pluriel, « acheteur·euse·s ». Or cette règle ne peut s'appliquer lorsque le féminin est irrégulier ,