La langue est avant tout un système de signes partagé par un ensemble de locuteurs, un outil de communication. Elle ne véhicule pas, en elle-même, une vision particulière du monde. Il convient de distinguer la sémantique de la morphologie. Le genre des mots est sans incidence sur la réalité du monde : il ne faut pas confondre sexe et genre. George Orwell l'a brillamment démontré, une langue ne détermine la pensée que par les concepts qu'elle véhicule.
En second lieu, la propagande inclusiviste, quel que soit le degré d'honnêteté intellectuelle de ses partisans, repose sur une lecture complotiste de l'histoire linguistique. Selon Mme Éliane Viennot, professeure émérite de littérature française de la Renaissance, qualifiée par Le Figaro en 2017 de « papesse de l'écriture inclusive » et que j'ai eu l'honneur d'auditionner, les hommes auraient « [façonné] les langues à l'avantage de leur sexe ».