À l'avenir, évidemment, nous devrons préserver le cadre européen. C'est lui qui nous a permis de faire appel plus de mille fois, cet hiver, aux capacités charbonnières et gazières dont nous avions besoin et qu'il fallait développer, car elles sont indispensables à la flexibilité de notre système énergétique.
Un accord est en cours de négociation avec l'Allemagne. Nous repartirons très probablement sur les mêmes bases que précédemment – peut-être avec un nom différent – mais cette fois, en nous mettant d'accord avec l'Allemagne sur ceci : elle pourra faire bénéficier son industrie – notamment chimique – de tarifs faibles, pour lutter contre la concurrence d'États qui n'hésitent pas à produire de l'énergie de manière totalement carbonée, en recourant massivement au charbon particulièrement. Si nous parvenons à un tel accord – il a de bonnes chances d'aboutir –, nous aurons fait progresser l'Europe de l'énergie et notre système énergétique.
J'en viens à la décarbonation. Non, nous ne reviendrons pas à un cadre monopolistique comprenant uniquement du nucléaire. Il est exact que le prix de production des énergies carbonées est non seulement extrêmement compétitif par rapport à celui du nucléaire, mais aussi, dans bien des cas, inférieur – et encore, nous ignorons le prix du futur nucléaire. Grâce à l'énergie actuellement peu chère qu'est le nucléaire, nous devons investir dans des capacités de stockage et dans l'hydrogène.