Appeler cela de l'impunité est tout simplement de la manipulation ! Tout comme vous avez manipulé les propos du Président de la République, pour lequel il n'a jamais été question de supprimer les allocations familiales, votre proposition de loi idéologise le débat et aggrave le problème. Elle traduit votre idéologie : pour vous, seuls les milieux populaires produisent de la délinquance. Rappelons, en guise de démonstration, que les allocations familiales des catégories les plus aisées n'excèdent pas 30 euros – une paille pour ces familles.
En comparaison, les familles les plus pauvres seraient dix fois plus sanctionnées. Elles sont donc la cible de cette proposition du Rassemblement national, alors que leur équilibre économique repose justement sur les allocations familiales, particulièrement dans le cas des familles monoparentales.
Par définition, les familles d'enfants délinquants ont des difficultés à exercer l'autorité parentale. Les liens familiaux y sont déjà distendus, voire rompus ! Sanctionner financièrement des familles en rupture n'avait pas fait baisser l'absentéisme scolaire ; cela n'aura pas davantage d'impact sur les familles d'émeutiers mineurs, dont 60 % d'ailleurs étaient monoparentales.
En fait, au-delà de faire un copier-coller techniquement approximatif, de bafouer la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et de vouloir sanctionner les familles les plus modestes dix fois plus que les familles les plus aisées, le Rassemblement national nous dit son mépris des familles monoparentales.
Au contraire, mon groupe reconnaît la diversité des modèles familiaux et se soucie de la monoparentalité : plutôt que de l'enfoncer, nous préférons l'accompagner. Le Rassemblement national réaffirme ici sa vision de la famille déjà exposée dans cet hémicycle : celle d'un homme qui fait bouillir la marmite et d'une femme au foyer qui n'a qu'à s'occuper de ses enfants.