J'ai lu l'exposé des motifs de la proposition de loi et entendu ce matin la présentation de nos collègues du Rassemblement national : un terme est revenu plusieurs fois dans leur argumentaire, celui « d'autorité ». Ils ont même affirmé de manière douloureuse : « L'autorité n'est plus. » Je vais me pencher sur la question.
Au sein de la République, il n'y a qu'une autorité, celle de la devise républicaine Liberté, Égalité, Fraternité. Quelle est l'autorité de cette devise dans votre proposition de loi ? Où est la liberté quand vous rétablissez des sanctions collectives au mépris de l'État de droit, qui pourtant la garantit ? Où est l'égalité lorsque vous faites le choix, par pauvrophobie pure, par haine des quartiers populaires, d'aggraver la précarité des familles les plus modestes ? Où est la fraternité quand vous divisez la société de manière manichéenne entre les bons et les mauvais en rejetant toute idée de cohésion sociale et républicaine ?
J'irai plus loin : quelle est l'autorité de la devise républicaine dans le quotidien des habitantes et des habitants des quartiers populaires ? Vous les exécrez, on le comprend, puisqu'ils incarnent l'exact inverse de la France que vous fantasmez ,…