J'aimerais tout d'abord répondre au président Marleix que l'histoire d'Atos est bien sûr liée à celle de la souveraineté numérique française et qu'Atos, c'est à la fois le supercalcul, la cybersécurité mais aussi l'intégration et la transition numérique avec l'activité d'infogérance. Nous comptons bien sur les technologies d'Atos pour que la France occupe toujours la pole position en matière de supercalcul.
Je vous rappelle qu'il y a quelques jours, Atos a remporté un marché très important, celui du supercalculateur Exascale – capable d'effectuer un milliard de milliard d'opérations par seconde – baptisé Jupiter et exploité en Allemagne. Vous l'avez très bien dit, Atos est la seule entreprise en Europe qui soit capable d'exploiter ce type de machine.
Nous espérons bien disposer en 2025 de notre propre supercalculateur Exascale, le Jules Verne. Les marchés pour ce contrat ne sont pas encore passés et Atos sera en concurrence avec d'autres champions mondiaux mais l'entreprise aura l'occasion de démontrer une nouvelle fois ses grands mérites.
Par ailleurs, les compétences d'Atos ne se limitent pas au supercalcul à destination de la recherche ou de nos entreprises. Les activités de défense reposent, elles aussi, de manière très significative, sur certaines d'entre elles.
Nous bénéficions fort heureusement d'un cadre qui nous permet de veiller à ce que nos pépites – notamment celles sur lesquelles repose la souveraineté numérique de la France – ne tombent pas entre des mains étrangères. Je pense en particulier à la procédure IEF – investissements étrangers en France –, renforcée lors de l'examen de la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite Pacte, et qui est régulièrement utilisée pour faire échec à la cession d'entreprises stratégiques à des actionnaires ou à des investisseurs étrangers.
Le 9 octobre dernier, le ministre de l'économie et des finances s'est ainsi opposé à la cession de Segault et de Velan, deux entreprises de robinetterie destinée au secteur nucléaire – sous-marins et centrales – et qui comptent respectivement 80 et 200 employés.
Naturellement, si la question se posait pour Atos, nous procèderions à un examen dans le cadre de la procédure IEF pour éviter que l'entreprise – et avec elle tous ses atouts indispensables à la préservation de la souveraineté numérique de la France – nous échappe.
Enfin, sur l'amendement de M. Latombe, j'émets le même avis que Mme la rapporteure.