Le règlement européen demande d'apporter la preuve que la formulation ne représente pas de risque inacceptable. Pour répondre à cette question, nous considérons que la meilleure approche consiste à évaluer la toxicité de chacun des composants, ce qui nous aide à comprendre la toxicité de la formulation dans laquelle ils sont réunis. Des tests complémentaires sont menés sur la formulation dans son ensemble, portant par exemple sur la toxicité aiguë.
Entendons-nous bien sur ce que signifie « évaluer la toxicité ». Certains chercheurs s'intéressent à la toxicité plurielle qui résulte de l'exposition à diverses substances au cours d'une journée. Il n'existe pas de méthodologie simple en la matière. Il faut être capable de comprendre la toxicité des différentes substances puis comment ces substances sont susceptibles d'agir au sein d'un mélange ou à travers une exposition chronique. De nouvelles approches méthodologiques sont mises au point à partir des données disponibles – les données omiques – sur les mécanismes de toxicité. L'objectif est d'examiner les interactions entre les produits chimiques et les organes vivants. Cela permet parfois d'avoir une vision très précise des effets sanitaires pour les humains. N'oublions pas qu'un test mené sur des rongeurs représente une bonne indication des effets potentiels de la substance sur la santé humaine mais cette méthodologie n'est pas parfaite. Il serait donc aventureux de considérer que tester une formulation entière sur des animaux est l'unique ou la meilleure méthode pour comprendre la toxicité d'une formulation.