L'intervention dont vous parlez a eu lieu en juillet 2020. Je n'étais plus ministre de l'intérieur à cette date et je ne saurais donc commenter les événements. Cela dit, il est effectivement difficile, pour les forces de sécurité, quand elles doivent faire appliquer la loi, d'être confrontées à des élus, notamment des membres du Parlement. C'est une source de tensions supplémentaires.
Votre seconde question sort du cadre de notre discussion et elle est de nature plus politique. Je prendrai le contrepied de vos propos : je ne suis pas totalement choqué par le fait que des élus disent qu'ils n'approuvent pas une décision de justice, même quand il s'agit de l'interdiction d'une manifestation. Il n'en va pas de même, bien entendu, pour un membre de l'exécutif. En revanche, la dignité de la fonction aurait dû commander aux élus en question de quitter immédiatement la manifestation lorsqu'ils ont entendu les cris de : « Tout le monde déteste la police ». Il y va de l'éthique et de la morale. Qui plus est, quand on représente son pays, on est censé s'intéresser à l'opinion publique. Or, chacun sait que les forces de sécurité intérieure sont largement soutenues en France.