Du côté d'Airbus, il y avait très peu de trafic par le chemin de fer, qui se prête mal aux petites quantités produites et à leur caractère encombrant. Celles-ci sont plutôt transportées par des bateaux, s'agissant notamment des ailes de l'A380, ou par l'avion Beluga pour celles de l'A350. Le fret ferroviaire n'est manifestement pas adapté.
L'automobile, en revanche, était un trafic historique de la SNCF. J'ai toutefois senti une perte d'attractivité, parce que des mesures ont été prises et parce que les constructeurs se sont rabattus vers une solution qu'ils jugeaient plus pratique. Les trafics automobiles ont baissé depuis 2006. Je n'ai pas les chiffres généraux, mais je sais que c'est le cas pour le groupe PSA.
J'étais à Bordeaux cette semaine, et j'ai vu passer un train de voitures Volkswagen qui remontait d'Espagne. Cela m'a donné quelques espoirs. Il faut que le fret réapparaisse comme une solution que l'on préfère à une autre. L'argument écologique n'est pas nul, car chaque acteur économique aura à rendre compte des efforts qu'il consent, y compris chez ses fournisseurs ; or la SNCF est le fournisseur des constructeurs. Il faut aussi garantir la résilience, la qualité des trafics et peut-être leur prix. Pour les constructeurs automobiles, le ferroviaire est un trafic assez commode : d'une part, des embranchements particuliers existent avec les usines ; d'autre part, on peut charger beaucoup de voitures sur un train.