Je souscris aux propos de Danielle Brulebois et je suis totalement d'accord avec son intervention. Il convient, mes chers collègues, de ne pas faire l'amalgame entre consommation de matières plastiques et production de déchets. Or c'est exactement ce que vous faites. Cela occulte les usages du plastique hors alimentaire, c'est-à-dire dans la construction, dans l'automobile, dans l'industrie de l'habillement, dans l'ameublement, et j'en passe.
Le sujet de fond, c'est la part de plastique qui termine dans l'environnement ; dans ce cas-là, effectivement, il est un déchet, mais – vous allez peut-être apprendre quelque chose – s'il est recyclé, il est une ressource. La part de plastique trop importante, qui se retrouve dans la nature est estimée à 80 000 tonnes, soit 2 % de la production. Un rapport de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) évalue à plus de 35 % la part de microplastiques primaires qui composent les déchets marins. Ils sont composés à 87 % de trois types de déchets : les pneumatiques de voiture à hauteur de 28 %, les poussières urbaines pour 24 % et les fibres de vêtements synthétiques à hauteur de 35 %.
Arrêtez de stigmatiser systématiquement une filière qui investit beaucoup dans la recherche, qui s'est remise en question et qui essaie de s'adapter à une réglementation en évolution, ce qui représente un combat perdu d'avance puisque vous la faites évoluer sans cesse. Si vous voulez qu'elles investissent dans le recyclage, vous ne pouvez pas vous permettre de changer constamment les règles.
Le plastique dans l'alimentaire, c'est une empreinte carbone moindre que les autres solutions que vous proposez ; c'est une sécurité sanitaire ; enfin, c'est une facilité de manutention, notamment dans les collectivités territoriales. Revenons à des concepts justes et équitables.