La réactualisation du rapport annexé est nécessaire eu égard à ce qui s'est passé depuis l'automne 2022 – tensions d'approvisionnement, climat d'incertitude, hausse des prix des matières premières, qui ont provoqué un ralentissement de notre activité. Les effets négatifs de ces chocs sur l'activité se dissipent progressivement. Les prix des matières premières se sont largement détendus. Le pic d'inflation est passé et l'activité a retrouvé de l'élan au deuxième trimestre 2023, avec une croissance de 0,5 %. Le marché de l'emploi est également resté bien orienté, avec un taux de chômage de 7,2 % au deuxième trimestre 2023. Le choc a été très important, mais le pire est derrière nous.
En 2024, l'activité s'élèvera à 1,4 %, ce qui est mieux qu'en 2023, et l'inflation sera en baisse. On aura donc un rebond économique et un ralentissement de l'inflation.
Le scénario potentiel est un peu modifié, avec une perte de productivité globale des facteurs plus forte que celle estimée en septembre dernier et un rebond de l'activité plus tardif. Au total, la perte pérenne, liée à la succession des crises sanitaires énergétiques, précédemment estimée à un peu moins de 1 point, sera révisée à la hausse, à un peu plus de 1 point.
Je donne un avis défavorable à l'ensemble des sous-amendements.
Vous n'avez de cesse de minorer la performance de notre pays. Que l'on dise que la France va plutôt mieux que les autres pays, que la croissance de son PIB est meilleure que celle de ses principaux voisins, cela vous embête ! Mais je persiste : quand on compare l'avant et l'après crise sanitaire, en faisant la somme de la baisse et du rebond, la France est un des pays qui obtient la meilleure performance.
Monsieur Guiraud, permettez-moi de douter de vos qualités de prévisionniste. Il y a un an, vous nous disiez déjà que nous n'aurions pas la croissance de 1 %, ni l'inflation de 4,9 % que nous avions prévues. Reconnaissez au moins que vous vous êtes trompé pour 2023 et faites preuve d'un peu de prudence pour vos prévisions pour la suite.
L'alternance est un succès : elle est plébiscitée par les jeunes, par les entreprises, par les organisations professionnelles. Il y a 900 000 alternants : si ce n'était pas un succès, on serait redescendu aux 300 000 ou 400 000 des années précédentes. Leur taux d'embauche est très élevé. C'est un moyen privilégié de recrutement des employeurs.
Vous vous trompez également s'agissant des obligations assimilables du Trésor (OAT) indexées. L'indexation a permis en 2023 de faire en sorte que les intérêts baissent, de façon mécanique, puisque cette année-là l'inflation a diminué par rapport à 2022. L'impact des 10 ou 12 % des OAT indexées est positif cette année. Si nous vous avions écoutés l'année dernière, nous aurions à l'avenir des intérêts de la dette très probablement supérieurs.
Et heureusement que nous n'allons pas prendre des taux fixes sur l'intégralité de nos emprunts cette année ! Nous serions pénalisés, avec une inflation qui s'oriente à la baisse. J'imagine que ce n'est pas ce que vous souhaitez.
Le sous-amendement CF207 paraît satisfait.
S'agissant des responsables de la crise, permettez-moi d'avoir un propos politique. Vous dites que c'est la faute des entreprises et des grands groupes, vous détaillez tout ce qui manque selon vous dans le rapport annexé… Mais c'est d'abord la faute de la Russie ! Je ne vous entends jamais le reconnaître, cela m'ennuie.