Il a été dit tout à l'heure que les parlementaires avaient un rôle de veilleurs. Les politiques publiques doivent protéger la santé de nos concitoyens. C'est un combat politique.
Je suis une députée rurale. Quand nous abordons la question des produits phytosanitaires, nous avons parfois l'impression que deux mondes s'affrontent. Je vis dans un territoire d'exception en termes de biodiversité, avec les Monts d'Arrée, la rade de Brest, l'abeille noire d'Ouessant. Nous sommes riches de l'héritage économique des coopératives agricoles. Les agriculteurs conventionnels souffrent de cet « agri-bashing » quotidien.
Comment vos associations d'envergure nationale construisent-elles la déclinaison locale de votre engagement ? Vous menez des combats juridiques, législatifs. Comment travaillez-vous avec les élus locaux, les acteurs du monde agricole, les représentants des services de l'État, les citoyens ? Estimez-vous être suffisamment consultés sur le terrain ? Comment votre engagement y est-il reçu ? Quel dialogue parvenez-vous à établir avec les différentes parties prenantes ?
J'aimerais connaître votre sentiment sur une proposition de loi adoptée au Sénat en mai 2023, qui concerne la Ferme France et donne au ministre la possibilité de suspendre une décision de retrait d'un produit phytosanitaire prise par l'Anses en cas de distorsion de concurrence avec un autre État membre. Il s'agit de favoriser la compétitivité de notre agriculture. Mais pourquoi ces produits seraient-ils prioritaires et pourraient-ils être commercialisés sans tenir compte de tous ces impératifs que nous évoquons depuis tout à l'heure ?