Tous les pesticides, quels qu'ils soient, posent un problème quant à notre rapport au vivant. Nous avons un bassin de production de cerises dans notre territoire ; certains d'entre nous ont dû prendre leur tronçonneuse pour abattre leurs cerisiers parce qu'ils n'arrivaient pas à résoudre le problème de la drosophile. D'autres se sont engagés dans un réseau Dephy et testent des parcelles. Un agriculteur est passé au bio, mais un autre est mort – Jean-Marie Albaret est décédé de l'exposition aux produits phytosanitaires appliqués sur ses fruits. Est-il normal de mourir pour produire de l'alimentation ? A-t-on le droit de mettre en danger la population environnante ? En juin, dans cette vallée du Tarn, nous interdisions aux enfants de sortir dans la cour de récréation et personne ne sortait dans son jardin, parce que les petites villes sont entourées de ces vergers. C'est dramatique. Nous n'avons pas le choix. Nous sommes face à un scandale sanitaire grave, qui met en danger la population. L'argent qui sert à lutter contre les effets néfastes de cette agriculture doit être réinvesti dans l'accompagnement des agriculteurs. Des solutions techniques existent. Quand elles n'existent pas encore, nous allons les trouver. Un chiffrage a été fourni tout à l'heure. Il en existe d'autres, qui se montent à plusieurs milliards d'euros. L'argent existe. Nous ne le mettons pas au bon endroit. Il faut changer de modèle agricole.