Je suis coprésident de l'association Avenir Santé Environnement, qui est née en 2018, après qu'a été constaté un excès de risques de cancers pédiatriques dans la plaine de Nice, autour de La Rochelle. Quand on accompagne son enfant dans un hôpital – je l'ai vécu –, on nous explique que les cancers sont parfois génétiques et parfois aggravés ou déclenchés par des facteurs environnementaux. Notre association s'intéresse à tous ces facteurs environnementaux.
Depuis 2020, notre circonscription, qui se situe dans une plaine céréalière, fait l'objet de multiples alertes concernant l'impact des pesticides. Ce territoire met en évidence ce que peuvent être les impacts des pesticides sur la qualité de l'air, l'eau potable, les sols, les potagers. En juillet 2020, une étude Atmo a révélé la présence de 33 pesticides dans l'air, avec des teneurs en herbicides très fortes. En juillet 2022, une deuxième étude Atmo, toujours financée par l'agglomération, a mis en évidence la présence de 41 molécules dans l'air. Atmo a indiqué que ces relevés constituaient des records de France en termes d'herbicides. En décembre 2020, Avenir Santé Environnement et Nature Environnement 17 ont porté plainte pour la pollution d'un point de captage au chlortoluron, un herbicide classé cancérigène. Cette eau a été distribuée pendant douze jours avant que l'agence régionale de santé (ARS) n'ordonne la fermeture de ce point de captage.
Nous pensons que le problème est systémique, que tout est impacté. J'ai fait tester les cheveux de mon fils : on y retrouve un herbicide agricole, la pendiméthaline. Nous continuons à lutter contre les polluants agricoles. Un collectif voisin a mis en évidence du prosulfocarbe et du chlortoluron dans les potagers des particuliers. Nous militons pour une agriculture plus saine, ainsi que pour un plan de transition et un accompagnement de l'agriculture pour sortir des pesticides. Le nouveau plan Ecophyto 2030 visera la réduction de l'usage de ces produits mais il faut aller au-delà, car l'impact est systémique : nous en retrouvons partout.
Nous n'avons pas de solution miracle. Nous pensons que les politiques publiques doivent accompagner la transition et ne plus se contenter d'un objectif de réduction de l'usage des pesticides. Il faut aller vers un objectif de sortie – quitte à ce qu'il soit éloigné, tant qu'il est tenu.