Cet amendement m'offre l'occasion de revenir sur la vocation de la formation professionnelle, en répondant à notre collègue du Rassemblement national. Celui-ci a en effet posé la question suivante, qui nous divise sans doute : pourquoi suivre une formation qui ne correspond à aucune demande économique ? Je lui ferai deux réponses.
Tout d'abord, on peut penser la formation en dehors du cadre de l'entreprise. Prenons l'exemple d'un salarié qui apprend l'anglais : non seulement il acquiert des connaissances supplémentaires, ce qui est toujours une bonne chose, mais la maîtrise de cette langue lui permettra, dans son quotidien, dans ses déplacements, de se sentir plus libre. La formation profite donc d'abord à la personne.
Mais elle profite également, toujours, à l'entreprise dans laquelle elle travaille. Ainsi, le fait que ce salarié ait appris l'anglais lui permet d'être l'interlocuteur d'entreprises étrangères, de maîtriser les manuels d'utilisation d'une machine… Bref, il augmente sa productivité – si c'est ce qui vous intéresse le plus dans la question.
On fait toujours des gagnants en formant les gens. Lorsqu'on apprend, on y gagne et le collectif auquel on appartient y gagne également. C'est pourquoi il faut soutenir la formation professionnelle.