Comme Arthur Delaporte le soulignait à l'instant, la financiarisation de l'Unedic pose un vrai problème. Le sous-financement de l'Unedic, dû à la baisse ou au gel des taux de cotisation conduit cet organisme à dépenser davantage d'argent qu'il n'en perçoit, et donc à s'endetter, en émettant des titres sur les marchés financiers.
Or le spread – le différentiel de taux d'intérêt – entre ces titres et ceux émis par l'État est positif : quand l'État rembourse 1 euro, l'Unedic doit rembourser 1,17 euros. Cette information n'est pas secrète. M. le ministre me l'a communiquée dans une réponse très précise qu'il a apporté à une question écrite que je lui avais transmise en mai.
Cela démontre la volonté publique de ruiner l'Unedic, en lui imposant le désendettement à des frais plus élevés que ceux versés par l'État. Tout le monde dans le pays doit le savoir : les cotisations des salariés servent à alimenter des marchés financiers, car vous souhaitez enrichir ceux-ci.
En outre, sur les 65 milliards d'encours de la dette de l'Unedic, 14 milliards ne sont pas garantis par l'État. Ainsi, l'Unedic prend des risques sur les marchés financiers avec l'argent des salariés de ce pays.
Enfin, dans sa réponse à ma question écrite, M. le ministre nous a indiqué que l'Unedic ne mène pas de politique d'identification systématique des porteurs des titres qu'elle émet. Nous ne savons donc pas qui s'enrichit grâce aux remboursements effectués par cet organisme avec l'argent des salariés.