Intervention de Lise Magnier

Séance en hémicycle du mercredi 27 septembre 2023 à 21h30
Motion de rejet préalable (projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027) — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier :

Si le projet de loi de programmation des finances publiques n'est pas un texte budgétaire à proprement parler, son examen en nouvelle lecture nous donne l'occasion de lancer notre automne budgétaire avec une vision d'ensemble de nos finances publiques sur le temps long.

Je me réjouis de l'adoption de ce texte en commission des finances, lundi soir, car son rejet l'année dernière dans cet hémicycle, en première lecture, avait envoyé un fort mauvais signal. Une telle loi est indispensable. Nous ne pouvons en effet pas nous permettre de naviguer sans boussole et sans carte alors que la tempête menace. Un retour sous les 3 % de déficit public à l'horizon 2027 doit être notre seul cap. C'est la condition sine qua non pour pouvoir, collectivement, déployer des ressources budgétaires significatives si une nouvelle crise se présentait.

J'entends les uns appeler de leurs vœux un rétablissement plus rapide, plus massif. Nous souhaiterions aussi pouvoir aller plus vite mais nous sommes réalistes et refusons de tomber dans l'incantation. Le « y a qu'à, faut qu'on » n'a jamais produit d'effets. Il s'agit donc de se fixer des objectifs ambitieux mais atteignables et de nous y tenir. Ce sera déjà une belle victoire.

J'entends les autres affirmer que cette loi de programmation signe le retour de l'austérité. Je leur dis qu'avec une dépense publique équivalente à 53,8 % du PIB en 2027, ils devraient revoir la définition du mot « austérité ». Nous doter d'une loi de programmation est donc indispensable si nous voulons être honnêtes envers les Français.

Elle est aussi indispensable si nous voulons être honnêtes envers nos partenaires européens et financiers. Si nous ne tenons pas nos engagements, nous risquons de ne pas bénéficier des versements européens au titre des différents plans de l'Union européenne – plusieurs dizaines de milliards d'euros doivent revenir à la France. Nous parlons donc là de notre capacité à financer nos priorités, transition écologique en tête, et nos services publics essentiels. Prendre un tel risque pourrait coûter cher, très cher, et clairement, nous ne souhaitons pas nous y exposer.

Enfin, une loi de programmation des finances publiques est indispensable pour nous, parlementaires, si nous voulons mener à bien nos missions de contrôle et d'évaluation. Elle fournit des outils comparatifs nécessaires au suivi de la politique économique et de la gestion des finances publiques. Ne nous en privons pas !

Vous l'aurez compris, le groupe Horizons et apparentés votera en faveur de ce projet de loi de programmation,…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion