L'article que nous examinons énumère les critères considérés comme faisant obstacle à la recherche d'emploi et motivant l'orientation vers un accompagnement à vocation d'insertion sociale plutôt que professionnelle. Or ces critères sont insuffisants : trop restreints, imprécis, ils ne tiennent pas compte de tous les obstacles à la recherche d'emploi. En outre, ils sont présentés par défaut comme temporaires – le terme « temporairement » figurant dans l'alinéa – alors qu'ils peuvent revêtir un caractère durable.
Notre amendement vise à l'ajout de critères complémentaires. En effet, les bénéficiaires des minima sociaux peuvent être dans l'incapacité d'engager une démarche de recherche d'emploi en raison de leur état de santé mentale, ou d'obstacles physiques ou financiers à la mobilité. Ainsi, samedi dernier, en circonscription, j'ai échangé avec une personne qui ne pouvait se rendre cette semaine à un entretien d'embauche, car elle n'avait pas les moyens de mettre de l'essence dans sa voiture. Voilà où nous en sommes : dans notre pays, les demandeurs d'emploi manquent des entretiens d'embauche parce que le carburant est trop cher ! Ce critère doit être intégré, tout comme celui de la garde d'enfant, qui constitue aussi une forte contrainte temporelle. C'est pourquoi nous plaidons pour un élargissement des critères, les cas comme celui que j'ai cité se multipliant puisque rien n'est fait, malheureusement, pour faire diminuer le prix des carburants.