Monsieur le ministre, mon département, la Creuse, s'est porté volontaire pour l'expérimentation du RSA sous condition ; vous avez failli vous y rendre pour en dresser le bilan. Actuellement, sur place, nous constatons que sur quatre-vingts nouveaux bénéficiaires du RSA, seuls vingt et un sont susceptibles de trouver un emploi. La présidente du conseil départemental a pris une initiative intéressante, celle de réunir les entreprises locales du secteur de l'entretien, afin qu'elles proposent des emplois aux allocataires. Toutefois, comme on le sait, dans ce secteur, un travailleur sur deux ne parvient pas à obtenir un travail à temps complet. Les entreprises risquent donc de proposer des temps partiels, avec une durée d'activité inférieure au minimum de vingt-quatre heures hebdomadaire prévu par la convention collective. Quelle aubaine pour elles ! Voilà la réalité.
Dans un tel département, très rural, où des kilomètres séparent le domicile du lieu de travail, et où le niveau des revenus est parfois dramatiquement bas, nos concitoyens ne pourront pas souvent accéder aux emplois proposés. Il faut donc définir ce qu'est un emploi de qualité : un emploi à temps complet, avec un Smic dont le montant doit être porté à 1 700 euros par mois, comme nous le revendiquons.