Le 19 septembre dernier, l'Azerbaïdjan a attaqué les Arméniens du Haut-Karabakh en violation du cessez-le-feu du 10 novembre 2020. Cette agression, perpétrée au mépris du droit international, vise à imposer la loi du plus fort. Elle intervient après neuf mois d'un blocus qui a privé de nourriture, de soins, d'éducation et d'électricité les 120 000 habitants de ce territoire, dont – j'insiste – 30 000 enfants.
Après avoir provoqué une grave crise humanitaire, l'Azerbaïdjan a précipité le Haut-Karabakh dans l'abîme de la guerre. Plus de 200 personnes tuées et 400 blessés, dont de nombreuses victimes civiles, sont à déplorer à l'issue de ces affrontements. Le peuple arménien, peuple martyr, paye une fois de plus le prix du sang, en étant victime d'injustices géopolitiques. Le sentiment d'abandon des Arméniens du Haut-Karabakh est à la hauteur de leur dénuement.
Les voilà désormais contraints à l'exode. Plus de 13 000 réfugiés sont arrivés en Arménie au terme d'un voyage sans retour, laissant derrière eux tous leurs biens, toute leur vie, toute leur histoire. Une culture multiséculaire est sur le point d'être effacée. La destruction des traces de la culture arménienne a déjà commencé avec la destruction de khatchkars et d'églises. La crainte d'un nettoyage ethnico-culturel est plus forte que jamais.
Nous devons impérativement apporter des garanties de protection aux Arméniens du Haut-Karabakh. L'inaction coupable de la communauté internationale a rendu possible le drame qui se joue aujourd'hui dans le Caucase. Au-delà des paroles, il faut des actes car l'Azerbaïdjan pourrait ne pas s'arrêter là et poursuivre ses attaques contre l'Arménie, dont elle occupe illégalement une partie du territoire.
Alors, madame la ministre, la France va-t-elle organiser l'envoi d'une mission internationale, particulièrement nécessaire pour garantir la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh ?