Vous avez raison. L'opération militaire engagée il y a quelques jours par l'Azerbaïdjan est injustifiable et inacceptable. La France l'a condamnée. Elle l'a de nouveau condamnée lors d'une toute récente réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui s'est tenue à la demande de notre pays.
Nous constatons aujourd'hui les conséquences de cette offensive. Plus que jamais je répète que l'Azerbaïdjan porte la responsabilité du sort des populations arméniennes du Haut-Karabakh. Notre position est claire – nous travaillons sur ce sujet avec nos partenaires et alliés. Aucune paix durable ne pourra être atteinte dans le Caucase par la force ou par la menace de la force. Nous sommes mobilisés, jusqu'au plus haut niveau. La France est engagée avec ses partenaires, européens et américains notamment, afin de parvenir à une paix négociée, juste et respectueuse du droit international.
Comme je l'ai dit au Conseil de sécurité, une telle issue ne sera possible que si certaines conditions sont respectées. Nous demandons bien sûr le libre accès de l'aide humanitaire au Haut-Karabakh ainsi que la garantie, pour les populations arméniennes qui y habitent, qu'elles pourront continuer d'y vivre en paix et en sécurité, dans le respect de leur culture et de leurs droits.
Nous demandons également que les discussions entre Bakou et Stepanakert se déroulent sous les auspices de la communauté internationale. Nous demandons par ailleurs le plein respect de l'intégrité territoriale de l'Arménie, la délimitation de ses frontières ainsi que le retrait des armes massées par l'Azerbaïdjan dans certaines parties du territoire arménien. Je vous rappelle au passage, madame la députée, que si une mission d'observation européenne s'est déployée sur le territoire arménien, c'est grâce à la France.
Tel est le sens de notre action. Enfin, j'ai précisé tout à l'heure que nous avions augmenté notre aide humanitaire au bénéfice de l'Arménie comme des populations du Haut-Karabakh : elle a plus que doublé et va bientôt tripler.