Merci de soulever cette question effectivement très importante pour le département de la Marne, où vous avez été élue, comme pour de nombreux territoires où l'économie sucrière et betteravière est essentielle. J'associerai à ma réponse le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, avec qui je travaille sur cette expérimentation.
Celle-ci, qui répondait à une attente très forte, a désormais eu lieu et, comme vous l'avez souligné, nous en connaissons les résultats depuis quelques semaines. Son bilan, si vous me permettez cette expression, est globalement positif – je me dois de nuancer quelque peu le panorama que vous avez tracé, car certains acteurs professionnels, notamment dans le secteur des transports, sont plus réservés que les agriculteurs et les professionnels de la filière betteravière quant à l'expérimentation. Pour être tout à fait complet, certaines collectivités locales ont également fait remonter quelques difficultés, l'impact sur les chaussées et l'entretien des routes étant important, notamment pour les petites communes.
Le ministre de l'agriculture et moi-même sommes prêts à vous proposer deux choses. D'abord, s'agissant de la campagne à venir, nous étudierons très rapidement la possibilité de prolonger l'expérimentation afin d'offrir à la filière cette respiration attendue. Ensuite, dans un second temps, nous devrons mener la concertation, étudier le rapport plus en détail, consulter notamment dans les toutes prochaines semaines l'Assemblée des départements de France et l'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité, et recueillir leur avis pour décider, en début d'année 2024, s'il convient de reconduire, voire de généraliser le dispositif au-delà de ces phases d'expérimentation. Nous devrons prendre cette décision en tenant compte, objectivement et sincèrement, des difficultés signalées tant – j'insiste sur ce point – par les petites communes qui subissent un impact sur leur équipement et leur voirie que par les filières de transporteurs. Mettons à profit les prochains jours pour prendre une décision rapide en vue de la campagne qui s'ouvre et arrêtons une position début 2024 pour celle qui commencera à la fin de l'année prochaine : nous disposerons alors d'un cadre clair, stabilisé et, je l'espère, consensuel.