Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, l'éducation en zone rurale a été définie comme une priorité par le Président de la République. Nous sommes presque tous concernés par ce sujet. Le Gouvernement a lancé au printemps un plan national pour soutenir nos écoles rurales, qui était très attendu par les parents et les élus.
Deux chiffres sont très parlants : neuf des dix départements les plus touchés par les difficultés de lecture des jeunes sont des départements ruraux ; un établissement scolaire a deux fois moins de chances de relever du réseau d'éducation prioritaire (REP) s'il est situé en zone rurale que s'il est situé en zone urbaine. Autrement dit, les difficultés scolaires ne sont pas l'apanage des enfants des métropoles, comme je l'ai écrit en tant que rapporteure de la mission parlementaire chargée de dresser un panorama et un bilan de l'éducation prioritaire en France.
Ces écoles sont essentielles pour résorber la fracture territoriale et redynamiser nos territoires. Ne serait-il pas judicieux de les faire bénéficier des programmes de l'éducation prioritaire dans les mêmes conditions que celles des grandes villes ? Ne faut-il par revoir complètement la carte de l'éducation prioritaire afin de maintenir des moyens élevés en faveur des établissements du réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP+) ? Pourquoi ne pas étendre les aides à tous les établissements, y compris ceux situés en zone rurale, en ajoutant aux indices de position sociale des élèves (IPS) des critères sociaux et d'éloignement, afin de garantir l'égalité des conditions d'enseignement sur tout le territoire ?
Nous pourrions lancer des assises nationales de l'éducation prioritaire pour débattre de l'avenir de tous nos établissements. Il est temps de redéfinir les critères d'aide et d'accompagnement pour inclure dans le réseau les établissements ruraux qui en ont besoin. Quelles sont les dispositions que vous entendez prendre dans ce domaine ?