Monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, je crois pouvoir dire sans vous offenser que vous n'avez pas démontré l'utilité, la nécessité ni l'urgence de ce changement d'appellation. Vous n'avez pas démontré les effets positifs qui s'ensuivront en matière d'emploi et d'accompagnement des demandeurs. J'y vois surtout la continuation d'une opération de communication présidentielle dont vous comprendrez qu'il nous est difficile de l'approuver. Par conséquent, nous nous y refusons.
Vous avez d'ailleurs varié. D'abord, vous avez proposé que le réseau s'appelle France Travail, ce qui était déjà discutable. Ensuite, renonçant à cette idée, vous avez décidé de donner ce nom à l'opérateur, alors même que vous aviez déclaré qu'il n'était pas utile qu'il change de dénomination, propos sur lesquels vous revenez désormais. Il serait trop long et trop compliqué de retracer tous vos changements d'avis, aussi les résumé-je.
En somme, il ne s'agit guère que d'une grande opération de communication, qui sera financée à hauteur de 80 % par l'Unedic – car telle est sa part dans le financement de Pôle emploi, et les mesures que vous proposez auront pour effet de la faire croître dans les années à venir. Tout cela est discutable et ne répond à aucun besoin, sinon à celui d'honorer une annonce du Président de la République. Il avait promis la création de France Travail, sans qu'on sache exactement ce que cela signifierait ; il a donc bien fallu donner de la substance à cette annonce et mettre le nouveau nom sur la devanture. Franchement, quel intérêt ?