Revenons à l'origine de ce changement de nom : rembobinons le fil et rappelons-nous que cette proposition vient d'une phrase prononcée un soir de campagne dans une émission de télévision par un candidat – le président sortant – pour faire le buzz en annonçant le changement de nom de Pôle emploi en France Travail. En fait, ce n'est que cela, et ce n'est inscrit dans ce projet de loi que pour cette raison. Heureusement que toutes ses allocutions et tous les buzz créés sur tant de sujets ne sont pas gravés dans le marbre de la loi… car si c'était le cas, on ne saurait plus à quel saint se vouer s'agissant de la politique des prix du carburant.
Pour ce qui est de ce changement de dénomination, je tiens à reprendre un autre argument, monsieur le ministre : celui de la rapporteure au Sénat, Mme Gruny. Elle a rappelé à juste titre que ce changement de nom allait créer un trouble certain, d'autant que bien en amont de ces débats, un rapport sur la réforme en vue du plein emploi avait préconisé une architecture plaçant le réseau France Travail et le nouvel organisme France Travail au-dessus de tous les acteurs de l'emploi que sont les missions locales, les plans pluriannuels pour l'insertion et l'emploi, les associations d'insertion et les entreprises engagées dans l'économie sociale et solidaire, donnant le sentiment que les acteurs locaux seraient dorénavant sous le joug de ces deux nouvelles structures. Cela ne doit pas être le cas. Le réseau France Travail peut exister si vous le voulez, mais Pôle emploi doit demeurer ce qu'il est, à savoir un acteur parmi d'autres au sein de ce réseau.