Changer de nom, cela a un coût : 500 000 euros pour le logo précédent, auquel s'ajoutaient tous les changements d'enseigne et diverses autres dépenses liées. Mais là n'est pas l'essentiel.
Il est essentiel de se rendre compte que l'on dispose aujourd'hui d'un service public de l'emploi qui fait un travail de qualité dans la mesure de ses moyens, un travail qui est identifié par les intéressés, et qui renvoie aussi à une philosophie : est-ce à cet égard Pôle emploi versus France Travail ? Nous considérons qu'instaurer France Travail revient à éloigner le service public de la personne concernée. Nous avons évoqué cette problématique en visitant des missions locales où les gens nous disaient qu'ils font appel à elles parce qu'il y a l'idée de la proximité. Il en est de même pour Pôle emploi. En revanche, dans France Travail, il y a déjà l'idée de l'éloignement du terrain, parce que le nouvel organisme correspond à une vision nationale.
En outre, le passage du mot « emploi » au mot « travail » veut dire quelque chose : l'emploi est aujourd'hui principalement salarié, et donc contractualisé et codifié. Le basculement de l'emploi vers le travail sera source de confusion : le travail, cela peut être tout et n'importe quoi, pas forcément une activité salariée, ni même rémunérée. Vous comptez d'ailleurs mettre au travail, à travers vos heures d'activité obligatoires, des gens sans les payer, ce à quoi nous nous opposons collectivement.