Je vous remercie à mon tour pour votre témoignage. Même pour nous, vous entendre a été éprouvant.
Des passerelles existent-elles entre l'éducation nationale et les clubs sportifs ? Les enseignants d'EPS, notamment, pourraient dispenser aux enfants une forme d'instruction destinée à les protéger, par exemple en leur disant qu'ils ne doivent pas accepter qu'on les insulte. Certes, nous le faisons le plus souvent avec nos propres enfants ou petits-enfants, mais certaines familles ne sont pas forcément au fait de ces choses. Vous avez raison : on ne doit pas dire à un enfant qu'il est nul, car il finira par se le dire à lui-même. Il est toujours possible d'être positif à l'égard d'un enfant : on peut lui dire qu'il est moins bon qu'un autre, ou encore qu'il a d'autres qualités.
Avant de recruter un enseignant, on est obligé de consulter le fichier des auteurs d'infractions sexuelles. Toutefois, l'ensemble du personnel travaillant dans les lycées n'est pas soumis à cette règle ; je le sais car je suis conseillère régionale. Une personne ayant commis un viol peut donc travailler au contact d'enfants, ce qui est un vrai problème. En tant que législateur, nous devrons sans doute nous pencher un jour sur cette question. Quoi qu'il en soit, est-il possible pour la fédération, quand on recrute un entraîneur, de mener une enquête pour savoir s'il a déjà commis des agressions ?